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Histoire de la hijama

  • Aboubakr abou assia
  • 18 févr. 2018
  • 3 min de lecture

Etymologie

Hajm est un mot arabe employé pour expliquer le fait de sucer. Ce terme était utilisé pour désigner l’action d’un bébé lors de la tétée du sein maternel. La hijama correspond donc à une méthode thérapeutique faisant intervenir un système de succion.

On distingue:

Al-Hijâmah, la technique en tant que telle

Al-Hâjjam ou Hâjim, le professionnel pratiquant cette technique

Al-Mihjam ou Al-Mihjaman, l’appareil utilisé dans cette technique

Al-Mahjûm, la personne qui subit cette technique

La hijama (soins par les ventouses) est une très ancienne technique naturelle de soin de plus de 3000 ans, elle a été pratiquée par toutes les principales civilisations (Egyptienne, chinoise, Moyen orient,...).


Le papyrus d'Ebers, l'un des plus anciens traités médicaux qui nous soit parvenu évoque déjà l'utilisation des ventouses à visée médicale.


Hippocrate (460-377 av. JC) était notamment un ardent défenseur des ventouses, essentiellement avec saignement, il pratiquait la thérapie par les ventouses et en recommandait l'usage pour un certain nombre de maladies, cité dans « L’art de guérir ». Toujours dans l’antiquité, Galien recommandait et pratiquait cette médecine.


Le prophète Mohammed (Salut et Bénédiction soit sur lui) nous à recommandé Al-hijama comme méthode pour nous soigner, " S'il y a un bien dans une chose par laquelle vous vous traitez, c'est bien par la hijama" rapporté par Abou Hourayrah. Cette médecine est une recommandation divine.

L’âge d’or de la civilisation islamique, notamment dans la médecine à permis l’éclosion de nombreux ouvrages médicaux, qui ont permis l’étude de la hijama et de ses vertus thérapeutiques.

Au 10 ème siècle, elle est mise en avant par Ibn Sinâ (Avicene) à travers son ouvrage Al Qanun Fi At Tib « le canon de la médecine ».

Au 11ème siècle, on peut citer Az-Zahrawi (Albucasis), chirurgien de renom et auteur de la fameuse encyclopédie médico-chirurgicale At tasrif Liman ‘ajaza ‘an At ta’lif « La méthode en médecin ».

Au 13ème siècle, un autre chirurgien arabe, Ibn Al Quff contribua à la promotion de la hijama avec son traité sur la chirurgie Al ‘umdah Fi Al Jirahah.

Ibn Al Qayim a également participé à la promotion de la hijama à travers un ouvrage sur la médecine.


En Europe, au 5ème siècle, les invasions barbares mettent un terme à tous les arts utiles et intellectuels, y compris la médecine. Ce n’est qu’au 9ème siècle qu’on retrouve les traces de l’usage des ventouses chez les Musulmans en Espagne. La Hijama aurait été transmise aux Européens grâce aux universités de l’Andalousie.

Elle se démocratise en Europe vers le 16ème siècle avec le barbier-chirurgien français Ambroise Paré.


A la fin du 19ème siècle, la Hijama connait un essor remarquable en Europe et aux USA. On peut citer la parole de Gillepsie WA dans la revue Boston Medical and Surgical Journal. « Nul membre de la profession, à cette époque ne peut ignorer son recours ni son importance ». On peut citer également un autre illustre médecin, Pr Osler William, co-fondateur de l’université de médecine Johns Hopkins à Baltimore (USA).

Cette thérapie fut également très utilisée après la fin de la seconde guerre mondiale, période où la pharmacopée et le matériel thérapeutique étaient peu disponibles.

Cependant, le développement de l'industrie chimique pharmaceutique a eu comme répercussion l'abandon de cette méthode ayant pourtant fait ses preuves.

Il a fallu attendre le début des années 1990 pour voir la Hijama susciter, de nouveau, de l’intérêt auprès des professionnels de santé. Voyant des résultats plus que concluant aux Etats-Unis et dans certains pays Européens (comme l’Allemagne et l’Angleterre), la pratique de la hijama s’est propagée. Par exemple, 38 états ont ouvert des cliniques pratiquant la saignée par ventouses comme technique thérapeutique.


Récemment dans le milieu sportif de haut niveau, nous retrouvons le recours à cette technique.


Elles font aujourd’hui un véritable retour, se basant sur des protocoles de soins de plus en plus précis qui séduisent les naturopathes mais aussi les kinésithérapeutes et les ostéopathes.


En Asie, la Hijama a, quant à elle, continué à jouer un rôle prépondérant jusqu’à ce jour, dans ce que l’on appelle la « médecine traditionnelle chinoise ». Sur ce point, on peut néanmoins faire une distinction sur les mécanismes de fonctionnement qui restent mystérieux, les théories dites “énergétiques” ne convainquent pas les professionnels de santé dès lors qu’elles ne se basent sur aucun fondement ni principe de la médecine moderne. Alors que de nombreuses études récentes montrent des mécanismes physiologiques connues tels que ses actions immunologiques, épuratives, régulatrices, hormonales, antalgiques et neuro-végétatives.


La saignée par ventouses est actuellement étudiée dans les manuels de médecine aux États-Unis sous le nom de « cupping therapy » et considérée comme une matière importante dans les facultés de médecine. Ce qui étonne est que cette « Sunnah » (tradition prophétique) est revivifiée par des non-musulmans qui, aux États-Unis, en Allemagne et dans d’autres pays, se l’approprient ou l’attribuent aux chinois uniquement. Or sa diffusion sur les bases scientifiques et techniques actuelles revient au Prophète Mohammed (Salut et Bénédiction soit sur lui) puis à la civilisation islamique et aux recherches médicales qui ont suivis.

 
 
 

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